Chapitre de l’épineux dossier de la succession Hallyday, l’emprise de André Boudou sur sa fille Laeticia et son gendre Johnny. Celle-ci vient d’être évoquée par Pascal Nègre, longtemps en charge du rocker.
Au début des années 2000, sous l’emprise de son beau-père André Boudou, Johnny Hallyday attaquait sa maison de disques historique Universal. À la tête de la société à l’époque, Pascal Nègre se souvient très bien de cette trahison de trop, venant d’un de ses meilleurs artistes. Sur son mur Facebook, l’ex-patron d’Universal rappelle combien Johnny Hallyday était sous la coupe de son beau-père en diffusant une enquête de Libération datée de 2005, intitulée Le business Hallyday : affaire de (belle) famille. En guise de légende à ce partage, l’ex-juré de la Star Academy écrit « pour ceux qui tombent de leur chaise… Un article qui date d’une petite quinzaine d’années… » Sa façon à lui de commenter l'épineuse succession de Johnny Hallyday qui ne cesse de faire des vagues depuis que nous avons appris que le rocker avait déshérité sa fille Laura et son fils David au profit de Laeticia.
Dans ce papier de Libération daté du 15 février 2005, Cedric Mathiot n’épargne personne. Ni André Boudou (que ses détracteurs décrivent comme un « petit voyou », un « plouc ») qui acceptait de parler en déclarant que « Johnny sait chanter, pas compter », rappelant que lui, si ! Ni l’idole des jeunes qui passe tout au long de l’article pour une marionnette, manipulée par « la bande à Boudou », qui lui faisait pendre des risques dans le monde de la nuit (la catastrophe industrielle de la discothèque L’Amnésia à Paris), de la musique (attaquer Universal devait lui rapporter 10 millions d’euros… il a – en fait – perdu beaucoup d'argent) et l’amitié (le vide fait autour de lui courant 2000 fait qu’aujourd’hui les langues se délient). En guise de conclusion du papier de Libération, la mise en garde de Pascal Nègre à Johnny Hallyday (à l’époque) est citée : « Il n’appartient qu’à toi que cela se termine en cauchemar ou en apothéose. » Nous avons – aujourd’hui – la triste réponse à cette missive vieille de 15 ans…
André Boudou, l'homme a 53 ans, un pull en cachemire rose, un accent du Sud. Il ne conteste pas le droit de regard qu'il s'est arrogé sur les affaires de son gendre : «Si votre fille se mariait avec un type qui se fait escroquer, vous ne feriez rien ? Oui, j'ai un rôle dans sa vie. Je le fais parce que c'est ma famille.» De cette famille, Boudou, «très proche de [sa] fille (on s'appelle plusieurs fois par jour)», est devenu le patriarche avisé. Johnny «sait chanter, pas compter». Boudou, c'est l'inverse.
C'est à Miami, où André Boudou vivait et exploitait une boîte de nuit, que Johnny Hallyday rencontre la fille et le père, en mars 1995. «Un ami m'a proposé de dîner avec Johnny un soir. Laeticia est venue. Ils ne se sont plus séparés.»
Un an après, le couple est marié. Boudou commence à jeter un oeil sur l'entreprise Hallyday.
«Il était pillé, j'ai fait le ménage.» A Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine), dans la résidence du chanteur, la famille Boudou s'installe, avec la grand-mère et l'arrière-grand-mère de Laeticia (décédée depuis).
La «purge» commence. Elle va au-delà des pique-assiettes et «amuseurs» qui emplissaient la vie du chanteur. (...)
Les ennemis de Boudou le décrivent en «petit voyou», en «plouc». Il est un archétype de self-made man, parti du Cap-d'Agde, arrivé à Miami. (...)
Le rôle de Boudou a dépassé celui de simple nettoyeur des indésirables. Selon les proches du chanteur, c'est lui qui dégotte plusieurs yachts de Johnny. Il opine, mais jure avoir été opposé à la dernière acquisition de la star, un yacht de 6,4 millions d'euros, pas encore payé en totalité mais... déjà à vendre dans un port de la Côte d'Azur.
«C'est bien la preuve que Johnny fait ce qu'il veut. Des fois, il jette de l'argent par les fenêtres.»
Ces dernières années, Boudou aurait aussi plaidé pour que Johnny n'en jette pas trop au fisc. Un ancien du cercle des proches témoigne, amusé :
«Pour Boudou, c'était une véritable obsession. Ils ont tout envisagé. Fut un temps où Johnny devait devenir résident américain. Il a été question qu'il soit belge... pour pouvoir devenir monégasque plus facilement.
Et puis ça a été la Suisse.» Boudou concède : «Quand on paye 120 000 francs d'impôt par jour, on peut quand même réfléchir à des solutions.» (...)
Mais au-delà de ce bricolage, une partie de l'entourage du chanteur reproche à la «bande à Boudou» d'avoir joué le coup de trop en faisant rompre Johnny avec Universal. (...)
Boudou, lui, n'en démord pas : «Mon rôle de beau-père, c'est qu'il ait le juste retour de ce qu'il fait. Un Johnny, il y en a un toutes les trois ou quatre générations. Sa voix n'a jamais été si belle qu'aujourd'hui.»
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